Pour certains, la campagne aux prochaines élections présidentielles de 2012 a commencé depuis déjà bien longtemps. Sans doute parce que, pour eux, il faut déjà convaincre une partie de l’électorat qu’il (ou elle) est le mieux placé (la mieux placée) pour représenter son parti. Mais comme il serait politiquement incorrect de s’en prendre aux concurrents, alors il faut un adversaire. Celui-ci est tout trouvé pour les socialistes, quels qu’ils soient, il s’agit du gouvernement. Chaque décision gouvernementale est soupesée et commentée en rapport avec ce qui les intéresse eux, l’élection présidentielle. Mais jamais, ou très rarement, par rapport à ce que représente réellement pour notre société l’action en question.
Nous sommes rentrés dans l’ère du manichéen, il y a des gentils, les socialistes, et des méchants, les membres du gouvernement. Et une alliée de circonstance dont il faudra certes se méfier, mais plus tard, Marine Le Pen.
Alors on assiste à une véritable caricature de la politique. Chaque action du gouvernement est considérée par les socialistes comme étant « électoraliste », et dénigrée totalement, et tout débat de fond disparaît ; le travail légitime de l’opposition devient une vaste pantalonnade réductrice visant la seule échéance qui l’intéresse.
Mais n’en déplaise à cette opposition qui ne réfléchit qu’à la quête du pouvoir, un gouvernement, ça gouverne. Nicolas Sarkozy, lorsqu’il était en campagne électorale pour l’échéance de 2007, avait prévenu : un pays comme la France ne peut se permettre de ne plus être gouvernée à chaque fois qu’une élection se présente sous prétexte que chaque action serait taxée d’« électoraliste ». Fidèle à ses principes, il inculque aujourd’hui aux membres du gouvernement le devoir de passer un minimum de temps à répondre à ces attaques qui s’intéressent si peu au fond des choses, pour se concentrer sur sa mission.
La dépendance des personnes âgées n’est pas un sujet « électoraliste ». Rien n’est proposé dans la bouche des principaux prétendants socialistes sur ce sujet. A croire que chacune et chacun oublient en ce moment père et mère devant des enjeux estimés plus importants. Pour autant, malgré un système français déjà performant, ne pas prévoir le « papy-boom » (le départ à la retraite de la génération du baby-boom, ce qui signifie une augmentation importante du pourcentage de retraités en France) serait faillir à la mission d’un gouvernant : le Président de la République a donc fixé ce nouvel objectif à l’équipe dirigée par François Fillon pour la dernière année de mandat. Le gouvernement planche également sur l’actualité, que ce soit en matière de santé (comment éviter à l’avenir qu’un médicament tel le Médiator ne soit commercialisé ?), d’économie (par exemple en prenant une part prépondérante au G20 agricole, notamment en prônant un système qui réduit la spéculation sur les produits alimentaires), de sécurité, d’écologie, de vie quotidienne…
Oui, un gouvernement, ça gouverne, n’en déplaise aux socialistes à la vue si minimaliste.
Dimitri RONSTALDER
RDJ Vosges